Deuil Animal : Une Autre Vision de la Mort

La mort n'est peut-être pas une construction humaine, mais le deuil non plus. L'absence qui suit l'existence affecte tous ceux qui l'entourent et nous ne sommes pas les seuls à nous en rendre compte.

Deuil Animal : Une Autre Vision de la Mort
Le deuil est partagé par d'autres animaux sous différentes formes.

Le culte se la mort a toujours été l'une des pierres angulaires en terme de prise de conscience de l'abstrait, de compréhension de l'univers et du sacré. Les rituels des derniers sacrements honorent la mort et plus communément célèbrent la vie d'une personne.

La recherche en éthologie (une branche de la zoologie qui étudie le comportement animal) se focalise depuis quelques années sur le rapport des animaux au deuil de leurs congénères. Il en ressort alors que les animaux ne se préoccupent pas de la mort chez d'autres espèces, sauf cas particuliers comme par exemple la mort d'un individu d'une autre espèce qui joue le rôle d'imposteur auprès d'une mère, les théories se développent concernant la façon dont les animaux traitent la mort, une discipline connue sous le nom de thanatologie.

Le deuil n'est pas universel

Comme nous l'avons dit auparavant, il est difficile de ne pas projeter notre humanité sur des sujets sur lesquels nous n'avons que très peur de connaissances et tout spécialement dans ce domaine. Le contraire est tout aussi vrai, nous ne devons pas rejeter la capacité des animaux à réaliser une forme de rituel de deuil, même si cela implique quelque chose qui ne ressemble en rien à ce que les humains font. Les scientifiques qui étudient ces types de comportement chez les singes et autres animaux ont produit différentes hypothèses, comme par exemple:

  • Les chimpanzés femelles et ainsi que d'autres membres de la même communauté ont été observés entrain de porter un jeune après sa mort ; malgré un effort en vain. Ici la principale théorie des scientifiques explique que les femelles essaient de faire face à cette détresse émotionnelle causée par cette rupture brutale de leur relation avec leur petit. Ainsi donc ces comportements ne s'adapteraient pas au deuil à proprement parlé mais à la perte d'une relation forte.
  • Elles, les femelles chimpanzées, porteront leur bébé pendant une période plus courte si le corps comporte des traces de blessures ce qui induit qu'elles peuvent comprendre ce que signifie la mort.
  • Les corneilles témoins du corps d'une des leurs vont se rassembler en volée de corneilles et produire un cri spécifique à la situation. La raison reste encore floue si leur objectif est d'alerter les autres oiseaux de leur espèce d'un danger potentiel où si elles font état de la mort.

Théoriser plus avec peu

Les données sont encore rares car seul des comportements authentiques dans la nature doivent être étudiés, les observations sont donc seulement applicables à l'échelle d'individus ou de petites communautés et pas à une espèce toute entière. Dans tous les cas, les premières explications montrent certains animaux (singes, éléphants) qui ont tout au moins une compréhension de ce que la mort entraîne. Cela pourrait nous mener à une vision différente, mais tout aussi riche de cette pratique du deuil. Nous avons déjà observé que le deuil chez les animaux vise plutôt à reconnaître la perte d'une relation personnelle que ce que la plupart des sociétés humaines ont développé à travers les âges, c'est-à-dire une peur de la mort et de l'au-delà, et de la valeur d'une existence ; pendant nos jeunes années en tant qu'enfants, nous concevons d'abord la mort comme la perte définitive de pouvoir agir ce qui se rapproche de la toute première et instinctive réponse que certains animaux ont alors qu'ils essaient de ressusciter le corps sans vie d'un de leur congénères, et ce parfois pendant de longs instants.