Échos_ Chapitre I

Drawing of a person in a stasis

Je m’éveille. Quelle sensation incroyable… telle que je n’en ai jamais ressentie auparavant. Je suis suspendu mais aucun fil ne me tient. À l’intérieur d’une matrice, je suis retenu.

Un bourdonnement subtile remplit le liquide que je respire, j’essaie d’ouvrir les yeux mais ils n’ont jamais été fermés: l’obscurité est toute autour de moi. Le ronronnement se transforme en vibrations qui résonnent à travers la matrice ; je comprends maintenant combien il est étroit, ne soutenant que mon corps.

Ma peau crépite à l’arrière de mon cou, comme de l’électricité statique lors d’un orage. Je sombre… Encore?… Le souvenir d’un orage qui déverse sa pluie, passé à l’abri du porche d’un ranch… Un éclair traverse devant mes yeux, je ne suis pas sur le ranch, cela se passe sur le moment : “Téléchargement terminé. Bienvenue dans votre nouvelle conscience.”, une voix douce et mélodieuse résonne entre mes deux oreilles.

Aussi fin soit-il, j’entends un autre vrombissement. Il n’est pas loin, mais il n’est pas proche non plus. Il n’y a pas de distance, seulement une intensité qui se fait de plus en plus forte.

Le vrombissement devient un son d’écorchement, broiement. Et maintenant mon crâne se fait l’écho d’un hurlement, aussi assourdissant que ces primitifs moteurs à pétrole. J’essaie de trouver auquel de mes souvenirs cette détonation continue peut être liée, mais elle semble exister d’elle-même. Dans quel but mon subconscient m’infligerait-il une migraine d’une telle violence. Une soudaine explosion de colère prend possession de moi: “MAIS FERME TON PUTAIN DE PIÈGE À PROTÉINE!”, une voix rauque et sale éclate du vide. “MAIS VAS-TU FERMER TON CLAPET?!?”, je… nous vociférons intérieurement. Le hurlement s’arrête.

Alors que mes membres bougent de manière incontrôlée, je rencontre une résistance qui essaie de prendre le contrôle de… moi?

“Lorsque t’auras arrêté de chercher les manettes, moi j’ai du boulot.”, le bruit parasite poursuit-il.

Notre lutte se prolonge pendant quelques temps jusqu’à ce que je réalise la futilité d’un combat pour toute l’éternité ; ou est-ce l’étranger qui pousse cette pensée en moi ?

En fin de compte, je m’abandonne complètement à son emprise pour passer de paralysie à action. Dès lors, la sensation d’électricité statique disparraît et la matrice commence à expulser mon… notre corps.