Orientalisme et Harems
La construction d'une vérité historique alternative a eu des conséquences qui perdurent encore aujourd'hui lorsque l'on parle d'une culture au semblant bien différent. Tel est le cas de l'orientalisme et de cultures vues comme barbares.
Sur ce blog nous avons abordé combien l'hégémonie occidentale a influencé et continue de propager les stéréotypes sur des cultures qui ont pourtant vues une bien meilleure reconnaissance du fait du travail des chercheurs de différents domaines (archéologues, historiens, anthropologues, etc.).
Fantasme et réalité
Les courants de pensées portés par les nations européennes, renforcés pendant l’assujettissement d'une partie du monde en tant que colonisateurs, selon lesquelles les peuples simples possèdent des phénomènes culturels innés du fait de leur développement tardif et immature est toujours, jusqu'à présent, la source de fantasmes dans l'imaginaire collectif. Les auteurs ont souvent utilisé des lieux communs pour exposer aux européens des problèmes auxquels ils faisaient face que ce soit dans le domaine de la religion avec un code de conduite qui gouverne jusqu'aux moindres recoins de la vie quotidienne ou des relations maritales; par exemple, l'Empire Ottoman était vu comme habritant les aspects les plus absurdes des relations homme-femme, alors que l'érotisme et les intrigues amoureuses prenait le plus clair du temps du monarque oriental. Ces fantasmes incluent le harem, cet endroit interdit aux hommes où le sultan stockait ses femmes afin de s'adonner aux plus grande dépravation épicurienne dans un décor des plus luxueux ce qui devait certainement contraster avec la façon de vivre d'un quelconque roi sur le continent européen. Ces clichés orientalistes que les chercheurs ont essayé de les déconstruire font toujours l'objet de récit dans les fictions d'aujourd'hui, du cinéma à la littérature.
L'usage véridique du harem
Tout d'abord, l'endroit appelé harem faisait en réalité partie du palais du sultan. Hébergées sur le domaine du monarque, les femmes étaient ainsi une part intégrante de la vie de la cour. Ces endroits étaient interdits à toute personne modeste (tel était aussi le cas pour les cours d'Europe); mais les eunuques n'étaient pas les seuls autorisés à entrer, les hommes figuraient aussi sur la liste du personnel travaillant et au service du harem. Les femmes n'étaient pas assignée à résidence et pouvait tout à fait prendre congé.
Alors que les femmes étaient certainement des victimes dans cette affaire, traitées avec tout autant de désinvolture de la part des hommes que leurs homologues européennes, leur rôle politique au sein de l'isolement du sultan est indégnable. En effet, la place du sultan dans les systèmes politiques d'alors n'était pas éternelle, il pouvait tout à fait être renversé par un rival ayant rassemblé suffisamment de soutient de la part de partisans mécontents. Les femmes étaient donc une force d'influence proche du monarque, et de ce fait les familles envoyaient leurs filles au palais du souverain afin d'y maintenir ou d'améliorer leur relation avec le royaume ou empire.
D'un autre côté, le sultan bénéficiait aussi de la présence des femmes vivant à ses côtés lorsqu'elles devenait une composante du réseau qu'il bâtissait en les marriant à ses partisans (les généraux de ses armées, les notables, ...); il retenait ainsi leur épée et leur pouvoir politique ou économique.
La contestation de la significance de l'autre
L'origine de la définition occidentale des harems comme étant des endroits obscures où d'épouvantables évènements ont pu prendre place pourrait venir de l'interdiction aux occidentaux voyageurs et nobles à entrer dans les parties les plus intimes du palais et à ce gouffre qui existait entre ces mondes si différents et où l'intolérance régnait fortement, notamment du côté européen. Ainsi donc, alors que les femmes étaient considérées comme une monnaie d'échange afin de renforcer le pouvoir d'une dynastie ou le règne du sultan, l'idée occidentale selon laquelle les femmes étaient des objets sexuels n'est pas une réalité et leur rôle était au moins égal voire même excédait l'influence que certaines femmes ont pu avoir sur les hommes au pouvoir en Europe.